Agression d’un responsable serbe : le Kosovo, d’État raté à État voyou ?

Dominique Bilde

Communiqué

04 avril 2018

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Député européen

Battu, humilié dans les rues de Pristina sous les injures de la foule, le traitement du haut responsable serbe Marko Djuric par les forces de police kosovares le lundi 26 mars 2018 jette une lumière crue sur les pratiques brutales d’un État qui fêtait le mois dernier les dix ans de son indépendance, au mépris de la non-reconnaissance par des puissances étrangères telles l’Espagne ou la Chine.

Il confirme également la condition déplorable de la minorité serbe du pays, marquée par l’assassinat le 16 janvier dernier de l’homme politique Oliver Ivanović. Écœurés, les responsables serbes du gouvernement kosovar ont d’ailleurs claqué la porte mardi, hypothéquant définitivement la stabilité politique précaire du pays.

Mais cet incident parachève surtout une escalade des tensions entre la Serbie et son ancienne province, émaillée par des entorses de plus en plus préoccupantes au statu quo. En témoignent de façon anecdotique le ralentissement, soupçonné par le réseau d’électricité européen ENTSO-E d’être volontaire, de l’alimentation transfrontalière en électricité par le Kosovo aboutissant à des difficultés d’approvisionnement dans toute l’Europe, ou bien, ce qui est plus grave, les déclarations provocatrices du Premier ministre albanais Edi Rama au parlement kosovar le 18 février dernier, concernant une possible unification des deux États en une « Grande Albanie ».

Alors que le règlement, le 21 mars 2018 , de son litige frontalier avec le Monténégro lève le dernier obstacle à l’inclusion du Kosovo au sein de la zone de libéralisation des visas de l’Union européenne, il est à présent urgent de mettre un terme définitif à toute négociation avec une zone au cœur des trafics d’êtres humains ainsi que des flux migratoires et où le respect des principes élémentaires du droit international ne cesse manifestement de s’éroder.

Le Front National s’oppose donc fermement à cette marche forcée vers l’adhésion qui compromet aussi bien la pacification des Balkans, que le droit fondamental des États membres comme la France, à leur propre préservation face à la menace sécuritaire, islamiste et migratoire.

Dominique Bilde

Communiqué

04 avril 2018

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