L’absence de vision de la France en Afrique

Louis Aliot

Communiqué

05 septembre 2018

Communiqué de presse de Louis Aliot, Député des Pyrénées -Orientales

Paralysé par la question migratoire en France, sous le feu des lobbys et des associations, le gouvernement continue de cultiver la paralysie de notre diplomatie en Afrique et l’absence de vision anticipatrice.

Au cœur de l’été nous apprenons qu’après le Nigeria et l'Afrique du Sud, Theresa May était au Kenya pour la dernière étape de sa tournée africaine. Alors que le Brexit approche, Londres cherche officiellement des débouchés commerciaux hors Union européenne. La visite de Theresa May s'est donc d'abord focalisée sur l'économie.

Dans le même temps, la Chancelière allemande Angela Merkel entamait, le 29 août 2018, au pas de course, une tournée ouest- africaine qui devrait l'amener du Sénégal au Ghana puis au Nigeria. En revenant une deuxième fois sur le continent après sa première visite qui l'avait successivement conduite au Mali, au Niger et en Ethiopie en octobre 2016, la cheffe de l'Exécutif allemand ne fait plus mystère de ses ambitions en Afrique.

Ces visites ont été marquées par des prises de position fortes des dirigeants africains qui à l’instar du président de la République sénégalaise, Macky Sall, a indiqué au cours d’une conférence de presse conjointe avec la Chancelière allemande, Angela Merkel, que le Sénégal ne saurait être complice de l’immigration clandestine. Aussi, a-t-il déclaré : « Le Sénégal ne saurait être complice de cette nouvelle forme d’exploitation. L’immigration clandestine est à combattre ». Déplorant ensuite les drames humains liés à ce trafic d’êtres humains, il a relaté un incident impliquant une pirogue de migrants échouée sur les côtes sénégalaises, conduisant à l’arrestation des trafiquants.

A l’inverse de nos dirigeants français, les dirigeants africains sont prêts à prendre leurs responsabilités sur la question de l’immigration sans bercer dans de faux débats idéologiques qui apparaissent de plus en plus comme des prétextes pour justifier l’immobilisme et empêcher que les Etats ne prennent de vraies décisions qui construiraient des solutions durables.

Nos partenaires européens, à l’instar de l’Allemagne et du Royaume-Uni, anticipent cette évolution en profitant de l’occasion pour renforcer les partenariats avec l’Afrique au profit de leurs propres économies et des leurs entreprises. Une fois de plus nos élites, engoncées dans leur aveuglement, commettent une double erreur que nous paierons. Ils refusent d’anticiper sur l’explosion démographique à venir en Afrique en construisant des solutions communes avec les pays africains (pourtant majoritairement francophones) pour résoudre cette crise, alors qu’elles pourraient profiter à nos entreprises autant qu’à l’Afrique. Et de plus, ils continuent d’entretenir une absence de vision géopolitique en Afrique en validant l’abandon de l’Afrique aux mains des multinationales et des lobbys se nourrissant des défaillances des pays africains.Les atermoiements de notre diplomatie sur la succession à la tête de la francophonie en sont un exemple cruel.

Nous appelons à une vraie prise de conscience des enjeux à venir qui nous obligent de poser sans tabou la question de la crise migratoire en recherchant avec nos partenaires africains des solutions communes dans l’intérêt de toutes les parties et de nos peuples.

Louis Aliot

Communiqué

05 septembre 2018

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