L’ouverture du capital de RTE, un pas de plus dans la privatisation des services publics

Collectif Nouvelle Ecologie

Communiqué

22 juin 2016

Communiqué de Presse du Collectif Nouvelle Ecologie

Conséquence programmée de la nomination de François Brottes, président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, à la Présidence de RTE, le réseau de transport d’électricité français, le gouvernement prépare l’ouverture du capital de RTE via la création d’une holding ouverte au privé. Ce bradage des infrastructures de souveraineté nationale à des acteurs privés, parfois étrangers, est inacceptable et viole la Constitution Française[1] qui interdit la privatisation des infrastructures nationales stratégiques. Il n’y a aucune logique industrielle dans cette opération strictement financière dont le but est de limiter les dettes qui s’acculent sur EDF, pour le rachat d’AREVA NP, le financement des EPR de Flamanville, de Finlande et d’Hinkley Point, la rénovation des centrales en vue de leur prolongation, et le déploiement des compteurs Linky.

Le projet insensé de privatisation de RTE est un épisode de plus dans le démantèlement progressif du service public de l’énergie, et l’abandon des fleurons industriels français aux mains des investisseurs étrangers. La France poursuit la politique de privatisation et de déréglementation européenne visant à créer un marché unique de l’électricité, et va même plus loin en ouvrant le capital du réseau de Transport, ce que même Bruxelles n’a pas osé imposer ! Encore une stratégie de rentabilité financière à court terme qui va affaiblir la qualité de nos réseaux électriques et accroître la situation catastrophique d’EDF, et pèsera lourdement sur les citoyens et les entreprises. Faute de ressources et de développement suffisant, le réseau de transport électrique est menacé, si cette privatisation a lieu, de ne plus répondre aux demandes élémentaires de sureté, de qualité, d’équité tarifaire et d’égalité de traitement entre les territoires. Privatiser RTE, c’est la hausse des prix assurée, et les risques de pannes accrus.

Le Collectif Nouvelle Écologie, profondément scandalisé par le gaspillage du patrimoine énergétique des Français, et par la gestion catastrophique des entreprises publiques de l’énergie par les différents gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succédé depuis les années 2000, s’oppose à ce projet. Il en appelle à la mise en place d’une véritable politique énergétique nationale, à court, moyen et long terme. S’agissant d’un secteur éminemment stratégique comme celui de l’électricité, où la France devrait être exemplaire, nous appelons l’Etat à remettre ce secteur en marche, sous l’égide d’un EDF 100% public. EDF doit mettre au cœur de son action la sécurité des centrales nucléaires, la performance économique et technique des moyens de production et des réseaux, le déploiement équilibré des énergies renouvelables, le développement de la recherche et de l’emploi dont le secteur de l’énergie, en pleine mutation, a besoin pour les prochaines décennies.

[1] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946.5077.html

Collectif Nouvelle Ecologie

Communiqué

22 juin 2016

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