Maintien sous assistance respiratoire des urgences de nuit à Tonnerre et Clamecy : l’ARS se met hors la loi !

Julien Odoul

Communiqué

06 avril 2018

Communiqué de Julien ODOUL, Président du groupe Front National au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Membre du Bureau National

Mercredi 4 avril, à quelques jours de l’organisation du débat consacré au schéma régional de santé, Pierre Pribille, directeur général de l’Agence régionale de santé, a donné une conférence de presse pour annoncer la diminution de la moitié des effectifs de médecins urgentistes à Tonnerre (Yonne) et à Clamecy (Nièvre).

Les urgences de nuit des hôpitaux de Clamecy et de Tonnerre, qui étaient depuis longtemps dans le viseur de l’ARS, ne fermeront pas mais devront se réorganiser avant l’été 2018 pour fonctionner entre 20 heures et 8 heures du matin avec un seul médecin urgentiste qui assurera à la fois les sorties avec le Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) et l’accueil des patients.

L’Agence régionale de santé, cette administration intouchable et toute puissante placée sous la tutelle du ministère de la santé, se permet de sacrifier la qualité des soins et donc la santé des habitants sur l’autel d’une rentabilité aveugle et inhumaine. Elle se permet aussi de passer au-dessus des lois.

En effet, le décret n° 2006-577 du 22 mai 2006 relatif aux conditions techniques de fonctionnement applicables aux structures de médecine d'urgence précise en son article D. 6124-3 que : « L'effectif de l'équipe médicale de la structure de médecine d'urgence comprend un nombre de médecins suffisant pour qu'au moins l'un d'entre eux soit présent en permanence. »

Par conséquent, le maintien d’un seul et unique médecin pour assurer le service de nuit des urgences est purement et simplement illégal. Au-delà du respect de la législation qui devrait être une évidence pour un établissement public, se pose la question de la mission de service public effectuée. Un praticien ne pourra pas se dédoubler et réaliser le travail de deux médecins. Les élus du groupe Front National tirent la sonnette d’alarme sur ces conditions de travail impossibles et dangereuses pour la sécurité des patients. Ils dénoncent les restructurations sournoises de l’ARS qui visent à faire fuir les médecins des hôpitaux de proximité et à fragiliser les petits services. Par exemple, l’hôpital de Tonnerre a déjà perdu un médecin, deux infirmiers et une aide-soignante. Sans médecins, les urgences sont condamnées et à terme les hôpitaux verront s’avancer le spectre de la fermeture.

L’ARS cherche à justifier la fermeture définitive des urgences de nuit en démontrant que le système est inopérant. Nous rappelons qu’il est inacceptable de diminuer par deux les chances de survie des habitants des territoires de Clamecy et de Tonnerre.

Au titre de l’équilibre territorial, nous ne pouvons voir disparaître les uns après les autres, les services hospitaliers de proximité et tolérer plus longtemps que la recherche d’économies puisse justifier, à elle seule, la mise en œuvre d’une véritable discrimination géographique dans le domaine de la santé.

Aux côtés des personnels de santé, des élus locaux et des habitants, le Front National de Bourgogne Franche-Comté s’engage à poursuivre la mobilisation pour la défense de la santé partout et pour tous.

Julien Odoul

Communiqué

06 avril 2018

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