Politique du logement : précarité au 1er étage, nomadisme au 2e étage, vivre-ensemble à tous les niveaux

Bruno Bilde

Communiqué

05 avril 2018

Communiqué de presse de Bruno Bilde et Ludovic Pajot, députés du Pas-de-Calais

L’une des principales caractéristiques d’Emmanuel Macron est son souci constant de mettre en œuvre son programme présidentiel et sa vision d’une France nomade et déracinée. Ainsi, chaque projet de loi du gouvernement est guidé par cette idéologie de la déconstruction. Le projet de loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN), présenté mercredi 4 avril en conseil des ministres, ne fait pas exception à la doxa macroniste.

Derrière les indispensables et traditionnelles bonnes intentions traduites par l’expression doucereuse « libérer les initiatives et protéger les plus fragiles », nous découvrons un modèle de texte technocratique qui fait fi des réalités de terrain et des réels besoins en matière de logement.

Pour le logement comme pour tout le reste, le gouvernement s’attache et s’attaque à ses obsessions maladives : la mobilité et la mixité. Avec son nouveau « bail mobilité », il prévoit en substance de créer une nouvelle catégorie de logements précaires à durée déterminée pour les « loosers » de la « start-up nation » : les travailleurs pauvres, les étudiants, les apprentis, etc. Ce « bail mobilité » s’inscrit dans la continuité de la politique d’instabilité sociale mise en œuvre depuis la loi travail. Les logements meublés pour quelques mois accompagneront les déplacements des salariés nomades contraints de se délocaliser régulièrement pour éviter de perdre leur emploi au gré des nécessités du marché.

Ce sera aussi davantage de mixité sociale dans le parc social comme dans le parc privé. Là encore, le « vivre-ensemble », véritable outil au service du déracinement, se transformera en « vivre-avec » pour de nombreux locataires.

Nous sommes en droit de nous inquiéter de la réquisition de locaux vacants pour permettre « l’hébergement de personnes à la rue » sans y adjoindre un critère de nationalité. Par conséquent, ces logements vacants seront vraisemblablement occupés par le flux incessant des migrants qui arrivent en France et non par nos milliers de SDF.

Ce projet de loi vient couronner le règne des intercommunalités et déposséder les maires de leurs dernières attributions. En effet, avec le transfert aux présidents des EPCI de la compétence en matière de délivrance de permis et le transfert automatique des polices de l’habitat indigne, le gouvernement maltraite une nouvelle fois les petites communes et les maires.

Après la suppression de la taxe d’habitation, c’est un nouveau coup porté à l’encontre des élus de terrain et de proximité qui constituent le maillon indispensable de notre organisation territoriale et démocratique.

A l’opposé de cette politique du logement nomade et précaire, le Front National propose un projet pour le logement durable ambitieux en facilitant notamment l’accès à la propriété, en renforçant les dispositifs de prêts aidés et en améliorant les conditions de rachat par les locataires de leur logement social. Soucieux de privilégier les 15 millions de Français touchés par la crise du logement, il demande de réserver prioritairement à nos compatriotes dans le besoin l’attribution du logement social.

Bruno Bilde

Communiqué

05 avril 2018

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