« Reste à charge zéro » : la fausse bonne idée du Gouvernement

Sébastien Chenu

Communiqué

14 juin 2018

Communiqué de presse de Sébastien Chenu, Député du Nord

Hier matin, Emmanuel Macron ouvrait le 42ème congrès de la Mutualité française à Montpellier, avant de signer les accords conduisant à la mise en place du reste à charge zéro dans les domaines de l’optique, des audioprothèses et du dentaire pour 2020.

Si tous les assurés pourront, en principe, profiter de certains soins de base remboursés à 100%, il y a lieu de s'alarmer des effets prévisibles de ces mesures sur le coût des mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance.

Le coût des complémentaires santé n’a cessé de grimper en flèche, atteignant une hausse de 47% en onze ans, dénoncée par l’UFC – Que choisir. En effet, les cotisations versées par les assurés sont déjà passées de 468 euros par personne et par an en moyenne en 2006 à 688 euros en 2017.

Et la tendance sera inévitablement à la hausse. Selon les études menées par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), les mutuelles et complémentaires de santé porteraient à environ un milliard d'euros de dépenses supplémentaires avec la réforme du reste à charge zéro. Pour un secteur qui a totalisé 36 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2016, cela représenterait une hausse de 2,7% sur les primes facturées aux clients à compter de sa mise en place en 2020.

Encore une fois, c’est la classe moyenne qui va trinquer, sans cesse confrontée à l'envolée des frais de santé. Ces derniers ont augmenté en 2017 de 2 à 4 % pour les contrats individuels et de 3 à 5 % pour les contrats groupes (mutuelle d'entreprise). En 2018, c’est une hausse de 3 à 4% que les experts prévoient.

La réforme phare d’Emmanuel Macron ne pourra ainsi se réaliser qu’au prix de la mise en place d’un système de soins à deux vitesses, où les services médicaux de qualité verront leurs tarifs s’envoler.

Sébastien Chenu

Communiqué

14 juin 2018

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