Semaine de l'Ukraine au Parlement européen : un peu de culture pour beaucoup d'imposture

Dominique Bilde

Communiqué

02 mars 2016

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Députée française au Parlement européen

En Utopie européenne, quand les choix en matière de politique étrangère se révèlent être désastreux, il n'est pas rare d'utiliser une bouée de sauvetage miracle appelée "propagande".

Après le marasme de l'année passée ayant conduit Bruxelles à se couper de la Russie, partenaire commercial et diplomatique stratégique - notamment dans le conflit syrien - on aurait pensé que l'UE s'assagirait et éviterait de nouvelles provocations à l'égard du géant russe. C'était mal connaître la doxa de cette Europe de Bruxelles qui se résume à cette maxime "a touché le fond mais creuse encore".

C'est donc sans aucune once de réalisme en matière de diplomatie culturelle que Martin Schultz a inauguré en grande pompe lundi 29 février la "semaine ukrainienne" au Parlement européen. Certes, on pourrait de prime abord se réjouir que les cultures nationales soient enfin célébrées et non plus écrasées par les euro fédéralistes. Le problème, c'est que l'Ukraine n'est actuellement pas un État membre de l'Union européenne, mais surtout que cette "semaine de l'Ukraine" a pour programme un véritable simulacre d'adhésion de ce pays en dehors de toute réalité politique et législative.

A la façon d'un vaste cirque, on présente donc aux représentants du Parlement ukrainien les "standards éthiques nécessaires aux parlementaires pour une plus grande confiance du public" ; ou encore juge-t-on nécessaire d'apprendre aux parlementaires ukrainiens le "rôle du Parlement et des partis politiques : vers une culture de dialogue, de compromis et la construction d'un consensus". Bruxelles, mastodonte le moins démocratique d'Europe veut donc apprendre à une assemblée parlementaire comment répondre aux exigences de son centralisme démocratique. La conclusion prendra la forme d'une vaste farce avec la signature d'un "accord de coopération administrative". Rideau.

Dominique Bilde

Communiqué

02 mars 2016

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