Stéphane Le Foll doit faire cesser les pressions illégales de Lactalis contre ses producteurs

Marine Le Pen

Communiqué

29 août 2016

Communiqué de presse de Marine Le Pen, Présidente du Front National

Stéphane Le Foll avoue piteusement dans la presse ne pas avoir de moyen de pression face à Lactalis. Et ne pas avoir le téléphone d'Emmanuel Besnier, son patron. Je lui conseille de prendre contact avec Michel Nalet, le porte-parole de l'entreprise, très présent dans les médias en ce moment. Ou encore d'appeler le CNIEL, l'interprofession qui réunit éleveurs et transformateurs, dans laquelle Lactalis est très présente, comme j'ai pu le remarquer lors de mes rendez-vous avec cette institution. Il peut également s'adresser à l'ANIA, qui représente les intérêts de l'agroalimentaire et chez qui Lactalis est puissant. J'ai pu m'en rendre compte durant la campagne de 2012, quand l'ANIA m'a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas me recevoir après mes propos dénonçant (déjà...) les pratiques de Lactalis ainsi que celles de Sofiprotéol (devenu groupe Avril depuis), la multinationale de Xavier Beulin, par ailleurs président de la FNSEA à ses heures perdues...

Mais avant, Stéphane Le Foll doit surtout faire cesser les pressions dont sont victimes les éleveurs qui participent aux manifestations contre le géant laitier. Comme s'en fait écho le dernier numéro de la France Agricole, les juristes de l'entreprise multiplient les recommandés à l'encontre des protestataires, les accusant de porter atteinte à l'image de l'entreprise, les menaçant de cesser la collecte de leur lait et de rompre les contrats.

La contractualisation entre les éleveurs et les transformateurs a été menée de force par Bruno Lemaire, à l'époque ministre de l'agriculture de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, avec la complicité des hauts dirigeants de la FNSEA. Baclée, cette contractualisation a été systématiquement déformée par les industriels qui en ont profité pour y inclure nombre de clauses douteuses, voire léonines. Il appartient aujourd'hui à M. Le Foll d'y remettre bon ordre.

M. Le Foll peut aussi rappeler que si Lactalis est le premier collecteur de lait en France, il sous-traite également une partie de sa production à des groupes coopératifs et dispose ainsi d'un moyen de pression supplémentaire sur les prix.

Stéphane Le Foll peut également se pencher sur la manière dont Lactalis a profité de l'optimisation fiscale encouragée par l'Union Européenne en créant en Belgique la holding BSA International afin de gérer ses intérêts à l'international. Il peut aussi, au passage, rendre public l'imposition de la multinationale, celle-ci ne publiant pas ses résultats.

Enfin, je ne saurais que recommander à Stéphane Le Foll de rappeler, comme je l'ai fait en 2012, que les géants français de l'agroalimentaire ont profité durant des décennies des aides payées par le contribuable français et qu'ils ont, à cet égard, une dette envers leur pays, sans lequel ils n'occuperaient pas aujourd'hui le rang qui est le leur.

Marine Le Pen

Communiqué

29 août 2016

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