Attentats : Marine Le Pen présente l’analyse du Front National et ses propositions (version texte)

Marine Le Pen

19 janvier 2015

Nanterre (16 janvier 2015) - Conférence de presse : Suite aux attentats, Marine Le Pen présente l'analyse du Front National et ses propositions

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de votre présence à cette conférence de presse consacrée à la tragédie qu'a connue notre pays la semaine dernière et aux réponses politiques que nous avons la responsabilité d'y apporter.

La France a terriblement souffert ces derniers temps. Elle a été mise à l’épreuve par une attaque terroriste de grande ampleur commise au nom de l’Islam radical.

D’autres événements récents avaient montré la virulence de cette idéologie et le danger qu’elle représente pour la sécurité de nos concitoyens.

Je fais naturellement référence aux drames de Joué-les-Tours et de Dijon, survenus avant Noël, et que l’on peut interpréter a posteriori comme de premiers avertissements, quand bien même ils n’ont aucun lien direct avec les attentats connus dans la capitale.

Il aurait déjà fallu les considérer pour ce qu’ils étaient : des tentatives de tuer au nom du fondamentalisme islamiste.

Les forces de l’ordre, que j’ai bien entendu immédiatement félicitées vendredi dernier, sont parvenues à mettre un terme en un temps record aux exactions des terroristes islamistes. La Nation leur a d’ailleurs rendu hommage dimanche, de façon très émouvante.

En dépit des appels à l’exclusion de notre mouvement et de ses électeurs de la manifestation parisienne, lancés par des responsables politiques et syndicaux sectaires, le Front National s’est associé, en province, aux différentes marches organisées pour rendre hommage aux disparus, et pour dire la détermination de la Nation à ne pas céder devant ce défi que représente l’islamisme radical.

Les Français ont souhaité l’union nationale dans la réaction immédiate aux terroristes islamistes, et dans le recueillement. Ils souhaitent aujourd’hui que des réponses, claires et franches, soient enfin apportées pour stopper le développement du fondamentalisme dans notre pays et pour mieux protéger la population face aux attentats terroristes que souhaitent commettre les islamistes.

Ces réponses ne pourront naître que d’un débat serein, respectueux et démocratique, où chacun pourra exprimer sa position et donner ses solutions, et où il ne sera pas interdit de dire certaines choses au prétexte d’une union nationale dévoyée pour devenir un véritable « garde-à-vous national », ou pire encore qui mènerait la classe politique, par les tabous qu’elle imposerait a priori, à une forme dangereuse « d’aveuglement national ».

Les réponses efficaces ne seront pas trouvées si la période qui s’ouvre se résume à une obligation d’obtempérer aux injonctions stérilisantes du gouvernement qui voudrait limiter l’arsenal de notre réaction aux quelques mesures, largement insuffisantes et cosmétiques, déjà annoncées.

L’UMP notamment, victime de ce « garde-à-vous national », et probablement gênée par les liens étroits de son président avec les pays financeurs de l’islamisme, au premier rang desquels le Qatar, n’apparaît pas en mesure de dépasser les timides annonces du gouvernement, et n’apporte aucune réponse d’envergure au problème protéiforme et immense que constitue la menace fondamentaliste.

L’aveuglement commence quand on circonscrit la réponse de la Nation à la seule lutte anti-terroriste. Certes, il s’agit d’un pilier important de l’arsenal de réponses que nous devons apporter, mais il est loin de couvrir l’étendue de la question qui nous est aujourd’hui posée.

De la part des partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies, le fait de restreindre aujourd'hui le champ des réponses au défi que mettent en lumière ces attentats, n’est que le prolongement d’un aveuglement plus général face au danger de l’islamisme radical, aveuglement qui prévaut depuis des années, en dépit de nos innombrables tentatives d’alerter nos dirigeants, et qui n’a eu de cesse d’affaiblir la Nation.

C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui, à la différence des partis de l’UMPS, et dans un esprit de responsabilité, une réponse globale, qui va bien au-delà, sans la sous-estimer bien entendu, de la simple lutte anti-terroriste. Cette réponse, elle entend s’attaquer par tous les bouts aux dimensions extrêmement variées des défis posés par l’islamisme radical. Je pense que c'est là d'ailleurs la spécificité la plus importante de la contribution du FN.

Cette réponse n'a rien à voir par ailleurs avec une déclinaison française du "Patriot Act", inefficace, et qui consisterait à ne rien faire de concret si ce n'est profiter des événements tragiques pour restreindre considérablement nos libertés publiques.

De mettre en œuvre une surveillance générale de tous là où, précisément, un renseignement de qualité soutenu par une volonté politique lucide permet la surveillance unique des éléments dangereux.

Nous sommes attachés viscéralement aux libertés individuelles et publiques et considérons qu'on n'est absolument pas forcés de les attaquer pour apporter une réponse réelle et efficace.

Nous ne faisons pas seulement face au terrorisme : nous faisons face à un problème de société beaucoup plus général, que pressentent et vivent nos compatriotes depuis longtemps, et qu'il est largement temps de poser et de solutionner.

Les différentes dimensions du problème, intimement liées les unes aux autres, sont au moins, à nos yeux, au nombre de 4.

1. Il y a d’abord le problème de l’immigration et du contrôle de nos frontières.

Je sais que les terroristes islamistes qui ont commis les attentats de Paris étaient nés en France.

Mais il est illusoire et dangereux de penser qu’il n’y a pas de lien entre l’immigration et le développement de l’islamisme radical sur notre territoire. Ce dernier n'est pas apparu un beau jour dans notre pays par magie...

Il y a certes le rôle joué par Internet, mais il y a aussi tous les prosélytes qui entrent et qui irriguent les réseaux de l’islamisme en France, voire parviennent par la suite à se faire régulariser ou à obtenir la nationalité française.

L'immigration illégale en particulier pose un problème majeur : on la connaît mal par définition mais on sait qu'elle est gangrenée par les réseaux et les mafias les plus douteuses. L'immigration légale massive multiplie les risques, d'autant que nombre d'étrangers arrivent en France par d’autres pays de l’espace Schengen qu'on ne les contrôle pas nous-mêmes.

Par définition, plus on laisse entrer, sans contrôle, d’étrangers sur notre territoire, plus on accroît les risques d’y faire entrer des prosélytes, qui vont répandre l’idéologie meurtrière de l’islamisme.

Plus ces entrées sont nombreuses, plus le risque communautariste est élevé comme je l’évoquerai plus loin.

Plus que jamais, il est donc temps de prendre les dispositions pour tarir l'immigration légale et clandestine.

Et revoir également notre code de la nationalité dont l’acquisition automatique par le droit du sol est aujourd’hui un pilier soutenu par l’UMPS. Celle-ci nous impose des erreurs grossières.

Nous devons cesser le mode d’acquisition automatique qui oblige à accepter dans la Nation des gens qui n’ont rien à y faire.

La nationalité s’hérite ou se mérite. La naturalisation doit donc être un gage du mérite. (Lassana Batili)

A cet égard, les islamistes venus de Libye et de Syrie, suite à la déstabilisation de ces territoires, représentent un problème crucial qui appelle aussi une réponse en matière de politique étrangère, nous y reviendrons tout à l'heure.

J'ai donc demandé la suspension immédiate des accords de Schengen, pour savoir qui vient et qui se maintient sur notre territoire, avant leur nécessaire abrogation. Schengen est un paradis pour les filières, les mafias et les djihadistes : cela doit cesser immédiatement.

A ce sujet, l'UMP parle une nouvelle fois de Schengen, revenant aux promesses faites très régulièrement par Nicolas Sarkozy depuis 2002, sans que rien n'ait jamais été fait lorsque ce parti était aux responsabilités...L'UMP reste et demeure dans l'enfumage et l'insincérité.

Cette question des frontières est fondamentale.

Elle ne pourra pas être longtemps éludée par le gouvernement ou simplement utilisée, de temps en temps, "le temps d'une séquence médiatique", par l'UMP, sans sincérité ni convictions. Elle est première car la frontière est un filtre.

Un filtre qui ne concerne pas que les hommes mais aussi les marchandises et les trafics. Ainsi, nous avons appris que Amedy Coulibaly aurait utilisé dans sa sa folie meurtrière des armes venues de Belgique.

Nous rappelons aussi notre demande de déchéance de la nationalité pour les djihadistes français binationaux et l'interdiction du territoire national pour ces djihadistes.

2. S'ajoute ensuite un véritable problème de société

Ce problème de société est sans doute le problème le plus profond et le plus important, et le plus difficile à régler.

L’immigration de masse, notamment depuis des pays de culture musulmane, a eu tendance à renforcer les problèmes d’assimilation (une société assimile logiquement moins bien quand la masse des personnes à assimiler devient ingérable), ce qui a entraîné des problèmes de plus en plus aigus de communautarisme, y compris chez des personnes nées en France.

Il y a aujourd’hui des personnes nées en France, ayant acquis la nationalité française à leur naissance ou à leur majorité, qui se sentent pourtant profondément en rupture avec la société française.

Nous alertons depuis des années sur ces problèmes, qui sont autant d’atteintes au principe français sacré de la laïcité. Prières de rue, question de la viande dans les cantines, port du voile, exigences dans les entreprises, les administrations : ce sont autant d’expressions d’un communautarisme qui fracture de plus en plus la société ; des revendications politico-religieuses qui sont autant de provocations face à notre société laïque, mais aussi autant de pièces d’un puzzle qui, aujourd’hui, nous saute au visage et que la classe politique a sciemment ignoré quand l’Etat ne nous poursuivait pas pour les avoir dénoncés (affiches islamistes, prières de rues).

Ce communautarisme est le terreau de l’islamisme, qui frappe d’autant plus facilement dans des populations qui se coupent du reste de la société et n’en acceptent plus les règles et les valeurs.

Les prédicateurs islamistes, les sites internet islamistes touchent plus facilement ces populations que les populations bien intégrées et assimilées.

Le refus des enfants de respecter la minute de silence, ces soutiens malheureusement entendu aux terroristes islamistes dans des centaines d’écoles en France, parfois de la part de gamins de primaire, ne sont que la suite logique, dans cette extension du communautarisme.

Je ne dis pas que ces milliers de gamins sont des islamistes en puissance, ni même que leurs parents le sont, mais je dis qu’ils appartiennent à une partie de la population communautarisée, en rupture. Et cette population communautarisée est beaucoup plus sensible que le reste de la population à l’influence islamiste.

Parfois, une somme d'individus en rupture fait un territoire en rupture, où la loi de la République n'arrive que secondairement, où on ne vit plus comme on doit vivre en France.

Et je le dis, sans détour, ceci est de la responsabilité des politiques qui ont admis ou encouragé cette mise en retrait dans certains textes de lois, des valeurs, des modes de vie, des codes de la République française.

Tous nos compatriotes musulmans ne sont pas communautaristes bien sûr. La grande majorité reste même étrangère à ces comportements, respecte la laïcité, est parfaitement assimilée. Mais le communautarisme gagne du terrain dangereusement.

Bien sûr, nos compatriotes musulmans souffriront du développement du communautarisme et de l’islamisme si rien n’est fait pour y mettre fin. Car le risque de confusion est une réalité.

Les réponses face à cette crise de l'assimilation et du communautarisme, cette crise de la société française, sont multiples :

- La laïcité doit être fermement défendue : je ne fais pas partie de ces voix, de plus en plus nombreuses au PS comme à l'UMP, qui demandent un "aménagement" ou un "moratoire" sur la loi de 1905 : ce serait un contre-sens total, une victoire des communautaristes sur la République française.

Je n’oublie pas d’ailleurs la mission que Nicolas Sarkozy avait confié à Simone Weil pour intégrer le communautarisme dans la constitution et que celle-ci avait refusé.

Je demande au contraire son rétablissement et son application rigoureuse et totale. Autant par l'Etat que par les collectivités territoriales, qui usent de 1000 astuces pour s'y soustraire : cela doit cesser.

Stop aux constructions de lieux de culte avec de l'argent public ou étranger. Stop aux revendications religieuses, alimentaires, vestimentaires, éducatives. Stop aux jours de travail chômés pour des raisons religieuses, or du cadre du code du travail ou aux demandes de salles de prière dans l’entreprise. Stop à la non-application de l'interdiction du voile intégral, que constatent nos compatriotes.

Stop à la gestion des lieux de cultes par des états étrangers et aux guerres d’influence que se livrent ces derniers dans les instances représentatives du type CFCM (Maroc/ Turquie/ frères musulmans en Algérie).

Les mosquées, comme dans un grand nombre de pays musulmans, doivent faire l’objet d’une surveillance et les prières s’effectuer exclusivement en français.

- En outre, je le dis avec une certaine gravité : il faut cesser de parler de "communauté", ce terme qui gangrène le débat public.

Nous ne le prononçons jamais au Front National parce que c'est un mot qui casse, un mot profondément contraire à la France et à la République, que son emploi de la part de dirigeants politiques et d'élus est parfaitement irresponsable : je constate ces derniers temps dans la bouche des leaders du PS comme de l'UMP une surabondance du terme "communauté" : je leur rappelle qu'avant d'être musulman, juif, chrétien ou autre, on est d'abord et avant tout Français.

Qu’il n’existe ni communauté juive, ni communauté musulmane, mais des Français de confessions juives ou musulmanes et que c’est très bien ainsi.

Je souhaite qu'on réaffirme dans la Constitution que la République ne reconnaît aucune communauté.

- L'école ne peut évidemment pas tout mais elle a sa part à prendre face à cette crise de société. La laïcité doit y retrouver toute sa place, comme outil de la liberté individuelle et de l'émancipation, notamment pour les filles bien sûr.

A ce sujet, les enseignants devront être incités par une procédure spécifique à signaler toute dérive constatée d'un élève vers le rejet de la laïcité, symptôme de l’avancée du fondamentalisme. Après une convocation systématique des parents, un signalement au procureur de la République s'imposera.

Outre le rétablissement d'une école de la discipline, de l'autorité du maître, une école de la fierté française, des savoirs et de l'enseignement de la France, de sa langue, de son Histoire, je demande un symbole fort pour rappeler à chacun que nous sommes tous Français : le rétablissement de l'uniforme à l'école, dans le public comme le privé, pour tous. La politique se fait aussi par les symboles forts, et rien de mieux pour afficher le refus du communautarisme que d'afficher l'appartenance à un corps social commun à l'école !

- Dans ce même esprit d'assimilation, et en parallèle d'une politique de réaffectation de moyens à notre Défense nationale, je demande la mise en place d'un nouveau service national militaire, d'une durée de 2 ou 3 mois pour nos jeunes gens comme nos jeunes filles.

Ce service manque cruellement à la Nation et rien ne pourra le remplacer.

Ce service bénéficierait d'un encadrement militaire pour réapprendre les réalités, le dû à la Nation, ainsi que les valeurs de base de notre civilisation française, de notre société, aux jeunes déstructurés et sans repères.

Il aurait aussi l'avantage, connexe, de détecter ceux qui sont déjà embrigadés par l'idéologie fanatique de l'islamisme radical.

3. La troisième dimension de notre réponse concerne les moyens de protection du territoire et la réponse pénale

Notre Etat est très affaibli face aux menaces. Il l'a été par la baisse drastique des effectifs de police et de gendarmerie sous Nicolas Sarkozy (12 500 postes en cinq ans), que François Hollande ne compense en rien. Quand l'UMP aujourd'hui ose réclamer des effectifs supplémentaires, elle est dans l'indécence vue son bilan désastreux en la matière...

Notre Etat est aussi affaibli, au risque de devenir sourd et aveugle, par la réduction irresponsable des moyens accordés au Renseignement.

Il faut rétablir ces moyens au moins au niveau de 2007, avant le grand saccage sarkozyste. Cela suppose de rompre avec l'austérité européenne et d'avoir la main parfaitement libre sur notre budget, ce qui n'est plus le cas du fait des Traités européens je le rappelle. C'est une priorité nationale :

Les effectifs devront être restaurés, comme les moyens. Je parle notamment de l'équipement, de la capacité d'entrainement au tir.

Notre Etat est aussi très affaibli militairement.

Aujourd'hui notre budget militaire est à 1,6% du PIB à peine, et depuis la loi de programmation militaire de 2008, confirmée par celle de 2013, 50 000 effectifs ont déjà été perdus et 7 500 postes vont être supprimés chaque année jusqu’en 2017.

L'armée est pourtant indispensable à notre sécurité intérieure, on le constate à chaque crise.

En outre, l’on ne peut continuer à multiplier les théâtres d’opérations extérieures sans que les hommes et les moyens suivent, sauf à mettre notre armée en danger.

Il est donc plus que jamais irresponsable de baisser les moyens et effectifs de l’armée, ou même de les maintenir au niveau actuel ; nous demandons sur cinq ans une forte hausse du budget de la Défense nationale.

Nous demandons dans ce cadre la mise sur pieds d'une brigade d’intervention, dépendant directement de la gendarmerie, pour aller rétablir l’ordre dans les banlieues où l'Etat a quasiment disparu, notamment pour vider les caves de leurs armes, ce qui constituerait sa première et urgente mission ; elle pourrait aussi intervenir auprès des leaders de trafics connus (armes, drogues, etc.) et rétablir l’ordre républicain quand les moyens de police s'avèrent manifestement insuffisants.

Enfin, notre renseignement doit retourner sur le terrain là où les racailles radicalisées vivent et agissent.

S’adapter aux nouvelles formes de terrorisme passera enfin par une remise à plat de la formation des intervenants. Aujourd’hui, ce n’est plus Ben Laden qui œuvre mais Merah, Bilal, Nemmouche, Kouachi, Coulibaly.

Je rappelle que ces opérations sont indispensables mais ne seront efficaces sur le long terme que si l'ensemble des chantiers que je dessine sont mis en œuvre en parallèle.

Enfin, l'Etat est désarmé dans sa réponse judiciaire, après des décennies de laxisme de plus en plus marqué : je demande l'abrogation des lois Dati de 2009 et Taubira de 2014, qui ont contribué à laisser dans nos rues des délinquants qui auraient dû aller en prison.

Je demande l'application stricte et entière de la loi via le principe de tolérance zéro ainsi que la suppression des remises automatiques de peine en prison.

Les appels au meurtre, je pense à certaines vidéos de rappeurs par exemple qui prônent la violence et parfois le meurtre et face auxquelles le parquet fait preuve d'une indulgence incompréhensible, doivent être beaucoup plus systématiquement poursuivis, sévèrement sanctionnés.

De même, les apologies du terrorisme doivent être immédiatement sanctionnées (le fameux tweet "jesuiskouachi" par exemple).

4. Enfin, notre réponse recouvre un quatrième axe : une réorientation profonde de notre politique étrangère

Beaucoup de problèmes aujourd’hui découlent de nos erreurs et de nos fautes en matière de politique étrangère, maintes fois dénoncées par le Front National.

J'évoque en particulier la tragique intervention en Libye en 2011, voulue par Nicolas Sarkozy sur les conseils de Bernard Henri Lévy, que seuls dans la classe politique française nous avions alors la lucidité de refuser, et qui a été un engrais surpuissant pour le djihadisme international.

Même faute très grave en Syrie, où Nicolas Sarkozy comme François Hollande continuent manifestement de vouloir soutenir les islamistes après leur avoir déjà fourni armes, légitimité et moyens.

Cette faute géopolitique a eu, de surcroît, une conséquence collatérale dont nous payons le prix fort : la rupture de notre collaboration avec les services de renseignement syriens qui était une des sources essentielles de visibilité sur les activités des djihadistes y compris, bien sûr, sur notre territoire.

En toile de fond, je pointe également du doigt les relations incestueuses de la France et de ses dirigeants UMP comme PS avec le Qatar, qui est un soutien de poids au fondamentalisme islamiste dans le monde.

Or la France continue à vendre des armes à l’Arabie saoudite et au Qatar dont nous avons tout à craindre de les retrouver entre les mains de nos ennemis.

Certaines figures majeures de la classe politique française sont aujourd'hui discréditées par leurs liens étroits et permanents avec ce pays sulfureux mais très riche.

La France doit retrouver la pleine et entière maîtrise de sa politique étrangère, souveraine par rapport aux Etats-Unis et l'OTAN, et au seul service de ses intérêts nationaux, de sa sécurité et de son rayonnement.

Vous le voyez donc, la réponse doit être globale et précise. Des priorités sont à définir.

Les discours ne suffiront pas longtemps.

L'angélisme qui refait déjà surface dans une partie de la gauche n'a plus sa place.

De même que les réponses très parcellaires déjà esquissées par le gouvernement comme l'UMP. La réitération de promesses faites 100 fois déjà par les mêmes sans être appliquées au pouvoir discrédite de la même façon ceux qui les referont aujourd'hui et demain.

J'appelle à la mobilisation générale de notre volonté et de nos moyens, dans un cadre précis, puissant, efficace, respectueux de nos libertés.

Je vous remercie.

Marine Le Pen

19 janvier 2015

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