Discours de Marine Le Pen à Laon (Aisne)

Marine Le Pen

20 février 2018

Discours de Marine Le Pen à Laon dans l'Aisne (dimanche 18 Février 2018)

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Chers compatriotes,

Quel plaisir de me retrouver ici dans cette belle région Picarde, dont le nom a été rayé par l’affreuse réforme territoriale, et qui est désormais la région sœur du Pas-de-Calais, ici dans ce département de l’Aisne qui nous a placés en tête de l’élection présidentielle, et bien sûr dans cette belle ville de Laon à l’ombre de sa cathédrale, de ses monuments et de son histoire.

Je voudrais remercier les organisateurs de cette belle réception qui nous permet de nous réunir et d’échanger dans le cadre de la tournée de la refondation du mouvement national, cette tournée qui nous permet de nous retrouver pour échanger, cette refondation si importante pour la victoire de notre cause.

Un grand merci et tous mes encouragements à Nicolas Bertin qui vient d’être nommé Secrétaire départemental de l’Aisne et qui aura la lourde tâche de succéder à Franck Briffaut.

Franck que je vous demande d’applaudir, qui a rempli cette charge durant plus de sept ans avec tant d’énergie, de savoir-faire et de très brillants résultats.

Qu’il me soit permis de lui exprimer ma gratitude, celle du mouvement pour la tâche accomplie au cours de ces sept années ; je voudrais le féliciter pour ce qu’il réalise dans sa ville, lui dire que ce travail fait honneur à notre mouvement et qu’il est le témoignage éclatant de notre capacité à gouverner des collectivités.

Villers-Cotterêts, comme Hénin-Beaumont, seront pour tous nos candidats aux élections municipales à la fois des exemples à suivre, un encouragement à s’engager et un argument à faire valoir.

Je voudrais dire ici à Franck combien nous comptons encore sur lui, sur son expérience pour nous aider à parfaire la construction de notre mouvement, pour le conduire dans cette grande aventure qui va mener notre famille politique, n’en doutons pas, au pouvoir.

Vous le savez mes chers amis, ce qui va se jouer durant la séquence qui s’ouvre, durant la séquence électorale 2019/2022, ce n’est ni plus ni moins la victoire de nos idées.

Personne ne peut ignorer que nous vivons une grande recomposition politique qui s’est amorcée avec le vote de la présidentielle.

M. Macron a été désigné comme leader de l’exécutif et nous, avec la qualification au second tour, comme la principale force d’opposition.

Le second tour a préfiguré le nouveau clivage qui s’impose désormais, celui qui sépare les mondialistes et les nationaux.

Les nationaux dont le Front National est la force centrale, et les mondialistes représentés par le mouvement « en marche ».

Sous forme de boutade, j’ai dit que « l’UMPS a changé de nom, elle s’appelle désormais en marche. »

Derrière la plaisanterie, il y a une part de vérité.

M. Macron a en effet attiré à lui les gens de droite et de gauche qui se retrouvent sur l’européisme, des gens qui adhérent à l’ultralibéralisme et qui appellent de leurs vœux une déréglementation généralisée.

Ceux-là qui pensent que la nation est un concept dépassé.

Ils défendent une vision que nous qualifions avec lucidité eu égard à l’histoire de France, comme « post nationale ».

Ils vous expliquent à longueur de journée sur toutes les antennes que nous ne pourrons rien faire et que la France est trop petite.

D’après eux, son drapeau est un signe de repli sur soi-même, sa culture n’existe pas, son histoire une parenthèse.

En clair, ces gens-là, la France, ils n’y croient plus.

Ce sont souvent les centristes de droite (Le Maire, Darmanin ou même Juppé) et de gauche, ce sont les soixante huitards comme Cohn Bendit – je vous cite ceux là parce que les ministres, personne ne les connaît- ; ce sont les opportunistes qui considèrent que le mot « identité » se classe parmi les gros mots (surtout quand il s’applique aux Français), que le mot « peuple » serait inconvenant, ou que l’expression « valeurs de civilisation » serait imprononçable.

Ces gens-là ont placé la marchandisation au-dessus de tout.

Ce qui compte c’est le rendement, la productivité à bas coût bien sûr, leur seul critère d’appréciation c’est l’argent, la seule loi qu’ils légitiment c’est celle du plus fort.

Ils ne croient pas dans la transmission parce qu’ils méprisent le passé qui les encombre et parce qu’ils se fichent de l’avenir qui les contraint ; la seule chose qui compte c’est eux et l’avenir c’est aujourd’hui ;

Ils ne croient pas qu’un intérêt collectif que nous appelons l’intérêt national doive primer sur les intérêts privés,

Ils se satisfont de l’individualisme ou du communautarisme qui dissout l’esprit national et les solidarités naturelles, cette solidarité nationale que nous inspire naturellement un sentiment d’appartenance à une même histoire et une même communauté de destin.

Et tous ceux qui ont voté pour M. Macron pensent être des « winners », ils pensent que dans cette compétition généralisée, ils seront les champions, les grands gagnants de la mondialisation.

Ils vont tous être leaders, auto-entrepreneurs, start-upers.

Ont-ils seulement conscience que dans le petit monde de M. Macron, l’entrée dans la Caste est très selecte, que dans l’ascenseur social de M. Macron il n’y a que peu de places. Mais qu’en revanche, de la place, il y en aura vraisemblablement dans les ascenseurs qui descendent au sous-sol.

On l’a vu avec les premières mesures fiscales de M. Macron qui ont profité aux deux pour cent des contribuables les plus fortunés.

Nous, nous croyons à quelque chose de supérieur à l’argent, c’est le sentiment et notamment le sentiment d’appartenance ; et nous croyons que le lien qui unit les hommes d’une même nation est un formidable levier pour gagner dans la mondialisation.

Nous savons, parce que l’expérience nous l’enseigne, que la nation est la structure qui permet le mieux la protection de nos familles, de notre société, de nos libertés.

Nous nous sentons respectueux parce que redevables du passé ;

Nous nous sentons humbles parce que vulnérables dans le présent ;

Nous nous sentons inquiets de l’avenir parce que soucieux de laisser à nos enfants un héritage que nous aurons enrichi, un héritage dont nous pourrons être fiers.

Comme cela s’est fait depuis des siècles, nous sommes des héritiers qui rendront à leur tour héritière la génération qui suit.

Je voudrais à ce propos évoquer une histoire qui a défrayé la chronique ces derniers jours, je veux parler du testament de Johnny Halliday.

Vous l’avez suivie comme tous les Français.

On a découvert un testament californien dans lequel le chanteur priverait deux de ses enfants de tout héritage.

Il ne m’appartient pas de commenter la vie personnelle d’un artiste pour lequel nous avons tous le plus grand respect, je ne me le permettrais pas, mais cette affaire a le mérite de mettre en lumière une évolution révélatrice de notre droit.

Traditionnellement en France, il est impossible de déshériter ses enfants.

Et toute autre manière de faire nous semble étrange, presque inadmissible, et cela parce que la France, vous le voyez, est un pays de transmission, un pays où la transmission à ses enfants fait partie intégrante de nos traditions, et donc de notre droit.

Ce principe s’inscrit en nous presque comme une valeur constitutive de notre identité.

Toutes les familles françaises étaient protégées par cette disposition puisque la citoyenneté française rendait cette mesure automatiquement applicable.

Aujourd’hui avec cette affaire, les Français découvrent que le principe qu’ils croyaient intangible a été effacé, subrepticement, sans qu’ils s’en rendent compte : on vient  nous dire que c’est le lieu de résidence qui permet de changer les principes successoraux en France.

En 2015, une directive européenne (eh oui ! encore la funeste Union Européenne, on la retrouve derrière tous les mauvais coups) a d’ailleurs instauré le principe de la résidence comme critère d’application du droit successoral.

Il ne s’agit pas ici de question d’argent, mais de principe et de philosophie.

Nous pensons que la propriété n’est pas un droit absolu et que sa libre disposition doit se plier à l’exigence de l’intérêt public et doit s’harmoniser, en l’occurrence, avec le principe fondateur de toute civilisation qui est celui de la transmission ;

Nous pensons que la résidence n’est pas a priori créatrice de droit au point de renverser les principes du droit et tout particulièrement du droit de la famille attaché à la nationalité ; cela correspond à une vision nomade dont on voit bien qu’on essaie de nous l’imposer.

Nous pensons que les enfants français doivent être protégés par l’application de la loi française ; on voit ce que pourrait donner l’application de ce principe pour des petites filles françaises si on laissait à leur père musulman intégriste le choix d’un pays qui applique la charia ;

Les Français doivent se voir appliquer les principes successoraux de droit français et aucun autre.

On sent bien que, par petites touches, « être français » ne doit plus être un critère, nulle part.

Nous voyons là la conséquence d’une déconstruction, une déconstruction dont l’actualité nous donne d’autres exemples.

Mercredi, en séance de l’Assemblée nationale j’ai interrogé le ministère de l’Intérieur pour m’inquiéter de l’absence de contrôle des personnels de sécurité privée : je m’en inquiétais puisque le gouvernement entend leur confier des missions de surveillance et qu’on sait que les sociétés de sécurité privée sont sensibles à l’infiltration de délinquants et d’islamistes.

La ministre Mme Gouraud n’a pas répondu sur la question, alors même que la Cour des comptes dans son dernier rapport soulève le problème.

Mais elle a fait, involontairement et par sincérité naïve, deux révélations attérantes :

Elle a admis que les 10 000 embauches de policiers promis par le gouvernement au titre de la « police du quotidien » allaient être absorbées par l’obligation faite à l’Etat de mieux respecter ses obligations d’employeur en matière d’heures supplémentaires.

Bref, vous l’avez compris, il n’y aura pas de policiers supplémentaires dans les rues.

La seconde révélation vient de sa part lorsqu’elle emploie à deux reprises l’expression « police privée », comme un aveu implicite de leur future existence.

La police privée dans un Etat comme la France, c’est une hérésie.

La monarchie a mis des siècles à mater les armées privées et à faire respecter l’autorité du Roi, c’est-à-dire de l’Etat.

Aujourd’hui on le voit, si la République est « en marche » c’est vers une grande régression de notre conception de l’Etat.

On nous annonce que l’on va remplacer nos forces de sécurité publique que sont la gendarmerie, la police nationale et les polices municipales, c’est-à-dire des personnels soumis à un recrutement, à une formation, une éthique et une assermentation particulières, par des agents non contrôlés.

Vous voyez des salafistes convoyer des détenus islamistes ou terroristes ou surveiller la sortie des écoles ?

Vous voyez des étrangers peut-être travaillant pour une puissance étrangère garder des bâtiments sensibles ?

Vous voyez des délinquants qui ont parfois à leur actif des dizaines de condamnations, effectuer des missions qui relèvent de la police nationale ?

La Cour des comptes nous révèle que le Cnaps a pu accorder des « cartes professionnelles » c’est-à-dire des autorisations d’exercer à un agent de sécurité privée qui avait trente et une condamnations ! Et pas des moindres : agression sexuelle, détention/ trafic de drogue, coups et blessures sur agents de la force publique, escroquerie, faux et usage…

La disparition des services de sécurité publique est en projet au moment même où les menaces sur notre sécurité, sur nos libertés n’ont jamais été aussi grandes.

Je parle de disparition des forces de sécurité publique ?

Vous  me direz, c’est là un scénario de fiction !

C’est un schéma qui existe ailleurs dans le monde, dans les pays sud-américains ou dans les pays du tiers monde.

Dans ces pays où la police est absente, les citoyens fortunés se payent des gardiens ou s’abonnent à des sociétés d’intervention qui se déplacent à leur domicile en cas de besoin.

Pour ceux qui n’en ont pas les moyens, ils sont invités à se débrouiller seuls face aux voyous.

Soit vous avez les moyens, soit tant pis pour vous, cette logique de privatisation se met en place en France.

Regardez le stationnement dans les grandes villes. Ça y est !

Avant lorsque vous dépassiez le temps de stationnement, un agent assermenté, une pervenche, vous dressait un PV qui donnait lieu à une amende pénale contraventionnelle.

Aujourd’hui, il y a toujours une sanction (dont le coût a explosé) qui est infligée maintenant aussi par une société privée.

Ces agents se révèlent avoir été recrutés sans aucune vérification sérieuse et il semblerait qu’à Paris, une des sociétés détienne la grande majorité des parkings privés payants, là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !

Ils ne sont pas là pour faire respecter un ordre public de stationnement, mais très officiellement, pour faire du chiffre.

Ils ne dressent plus des PV, mais des « forfait post stationnement ».

C’est à se demander si l’état déplorable dans lequel on plonge l’école, les hopitaux ou EHPAD public, n’a pas pour objectif de forcer les Français à se tourner vers le privé alors même que leurs impôts et taxes ne cessent d’augmenter.

Dans l’espace public, l’état disparaît : dans certains quartiers, au bénéfice des voyous et des islamistes pour la rue, dans certaines stations de métro au bénéfice des drogués et des dealers, en surface et en sous-sol, et pour le stationnement au bénéfice des grandes sociétés bénéficiaires de juteuses concessions.

Nous vivons une inversion des valeurs.

Comme ce Théo érigé en martyr imaginaire par des gens trop contents de pouvoir insulter notre police.

Inversion des valeurs et déconstruction.

En matière d’éducation, sous prétexte que le mythe du bac pour tous génère les échecs universitaires, on en vient à saccager le bac.

Blanquer, qui avait pourtant semblé faire preuve de bon sens dans ses premiers pas, nous propose une réforme qui, avec un contrôle continu omniprésent, revient à renier le principe d’égalité ; l’égalité entre   les lycées, l’égalité entre les élèves de France.

Pas sûr qu’un système scolaire dont on fait disparaître toutes les difficultés soit de nature à assurer la transmission des savoirs entre générations.

Evident que les universités ne jugeront pas de la même manière le 13/20 obtenu en contrôle continu du Lycée Henri IV ou un lycée de Montreuil ou St-Denis.

Mais le bac n’est pas seulement un examen pour entrer dans les études supérieures.

Pour tous les élèves, dès la 6ème c’est un objectif, une sorte d’étoile du berger qui donne un sens, une direction aux études scolaires, une sorte de fil conducteur, une motivation et au bout du compte une récompense.

De génération en génération, le bac est devenu une sorte de rite initiatique qui fait entrer dans un autre monde, celui des adultes comme le service militaire l’était, rappelez-vous.

On a supprimé le service national, on en découvre les vertus et les mêmes qui proposent de le rétablir- et nous sommes d’accord, même si l’esquisse n’est pas rassurante- organisent la suppression du bac.

Nous sommes, vous le voyez, en pleine improvisation, en pleine incohérence dans un mouvement qui va vers le démontage mécanique de tous les repères de notre société.

Cette inversion des valeurs, c’est celle qui permet, comme vient de le faire un tribunal, de reconnaître des droits, en l’occurrence rendant les transports quasiment gratuits en Ile-de-France à des clandestins donc à des illégaux, c’est une sorte de régularisation de fait : une situation de non-droit voire d’illégalité qui entraîne la création de droits.

Cette inversion des valeurs qui, subrepticement, veut remplacer la liberté d’expression par la censure préalable.

Il en est ainsi de Mme Nyssen, qui va porter l’ineffable loi sur les « fake news ». -On parle de loi, mais on ferait mieux de parler de Lubie jupitérienne.

Les « fake news » vous savez, ce sont les informations fausses.

Nous remarquerons d’abord que les journaux sont pleins de fake news et que le gouvernement en diffuse régulièrement.

Quelques exemples de fake news officiels : la fable de M. Collomb sur les 10 000 policiers supplémentaires, le mensonge de Mme Gouraut sur le prétendu contrôle des agents de sécurité le bidonnage sur la réduction des 80 km/h dont une étude très précise de « 40 millions d’automobilistes » confirme l’absence d’impact en matière de sécurité routière.

La loi sur les « Fake news » qui ne franchira peut-être même pas l’étape du Conseil constitutionnel est doublement révélatrice :

  • Révélatrice parce qu’une fois de plus nous sommes à la remorque des Allemands qui viennent d’adopter une loi de contrôle des médias non officiels que sont les réseaux sociaux ;

  • Révélatrice aussi parce qu’elle témoigne de la tentation autoritaire du régime Macron: qu’est-ce qu’une fausse information ? quand un élu d’opposition dénoncera les augmentations des activités de communication d’une mairie à la veille des élections, qu’est-ce qui sera pris en compte ? l’augmentation du budget ?

Et si à budget « communication » constant le renfort vient de personnels d’autres services affectés sur l’occasion, notre élu perspicace pourra être censuré et accusé de propager de fausses nouvelles.

Quand on voit la mauvaise foi des dirigeants sur l’immigration et les trucages systématiques des chiffres officiels, on imagine aisément l’utilisation d’une telle loi par nos gouvernants.

Bien sûr qu’internet est plein d’erreurs, de mensonges d’approximation, mais pas plus que la télé, les journaux ou les radios- En revanche, c’est un média libre des influences politiques et des grands groupes financiers et rien que cela mérite de le protéger.

On le voit, la vérité n’est pas objective et la liberté d’expression est justement faite pour permettre et protéger les idées qui peuvent déranger.

Nous, nous défendrons la liberté d’expression et nous défendrons la liberté sur internet.

Internet est un média sans médiation, sans intermédiaire. Les personnes sont responsables et discutent librement. Est-il légitime que le gouvernement se mêle à leur conversation ?

Le 7 février, le parolier d’un groupe de rock américain nous a quittés.

Ce parolier du groupe « Grateful Dead » s’appelait John Perry Barlow.

Barlow avait été un des défenseurs de la liberté sur internet contre la mainmise des états.

Il s’était opposé à Bill Clinton qu’il décrivait « comme ce grand invertébré » qui voulait imposer une loi -je cite-   sur la « décence dans les communications ».

S’adressant aux gouvernants, dans une déclaration d’indépendance du cyberespace, il leur disait une phrase que je voudrais vous rappeler :

« Je viens du cyberespace, la nouvelle résidence de l’esprit. Au nom du futur, je vous demande à vous du passé de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez pas de souveraineté là où nous nous rassemblons.

Il ajoutait à propos d’internet :

« Nous sommes en train de créer un monde où tous peuvent entrer sans privilèges et sans être victimes de préjugés découlant de la race, du pouvoir économique, de la force militaire ou de la naissance.

 Nous sommes en train de créer un monde où n’importe qui, n’importe où, peut exprimer ses croyances, aussi singulières qu’elles soient, sans peur d’être réduit au silence ou à la conformité »

A l’occasion de cette tentative d’intrusion gouvernementale dans la sphère de liberté numérique que la technologie a ouverte, nous allons lancer une grande campagne pour la liberté sur internet.

Dans sa présentation, Barlow ajoutait en parlant des lois de censure :

« Prenons congés d’eux. Ils ont déclaré la guerre au Réseau. Montrons-leur combien rusés, déroutants et puissants nous pouvons être pour nous défendre. »

Ludovic Pajot, notre talentueux député du Pas-de-Calais qui est le benjamin de l’assemblée conduira cette défense.

Nos valeurs, nos libertés, notre sécurité, voilà l’enjeu de notre combat.

Nous avons conscience que cette cause dépasse nos personnes et que dans ce combat la défaite n’est pas possible.

Dans la dernière séquence électorale, nous avons marqué des points essentiels.

Succès aux régionales avec 350 élus et deux régions qui ne nous ont échappé que par la conjonction de tous contre nous et le suicide politique du PS en PACA et dans les Hauts-de-France.

Succès aux départementales avec l’élection de plusieurs dizaines de conseillers départementaux,

Succès aux européennes avec la liste Front national qui sort en tête devant toutes les autres forces politiques.

A la présidentielle et aux législatives, je sais que certains ont nourri des sentiments qui peuvent être mitigés.

Pourtant, une analyse raisonnée nous montre que nous avons engagé une triple victoire :

  • Le nombre de voix avec près de 11 millions d’électeurs dont beaucoup étaient des primo votants, ils n’avaient jamais voté pour le Front National.

  • Le tabou des alliances qui s’est brisé avec l’appel au vote de Nicolas Dupont-Aignan ; ce tabou étant levé, nous allons pouvoir avancer vers des alliances plus facilement et notamment pour les municipales.

  •  Les législatives qui ont été certes injustes en termes de sièges, mais qui nous ont permis de briser à 8 reprises dans des législatives en duel le plafond de verre des 50 % ;

Un jour, plus tard, vous verrez, les commentateurs analyseront ces éléments comme les signes annonciateurs de notre victoire.

Cette victoire de nos idées c’est l’objectif que je poursuis en vous proposant la refondation.

La refondation n’est pas cosmétique comme le ronchonnent les esprits chagrins.

La refondation c’est une nécessité parce que sans cette évolution culturelle nous ne prendrons pas le train de la recomposition politique que l’élection présidentielle à ouverte ;

La refondation c’est une opportunité parce que la pause électorale est le moment propice pour nous réorganiser et pour préparer la nouvelle séquence électorale 2019/2022.

Les élections européennes ont une importance considérable. En juin 2019, il y aura face à face deux projets et deux listes :

  • la liste de l’Union Européenne que défendra la liste Macron-Juppé

Et

  • la liste de L’Union des Nations Européenne qui sera notre liste.

Entre nous et Macron il n’y aura rien : LR, tiraillé entre sa ligne euro béate et sa ligne euro critique, divisé par le clivage nationaux/mondialistes qui le traverse, va s’effondrer.

Nous, nous tendons la main à toutes les forces politiques qui sont d’accord pour défendre avec nous la nation et la souveraineté de la France, qui veulent conjuguer l’idée d’Europe avec celle de nations.

Notre projet sera défendu dans toute l’Europe par les partis partenaires au premier rang desquels ceux qui siègent avec nous au groupe Europe des nations et des Libertés.

Les Autrichiens au pouvoir, les Italiens aux portes du pouvoir et tant d’autres.

Compte tenu de la poussée des partis nationaux dans toute l’Europe, compte tenu de l’essoufflement politique de Mme Merkel, compte tenu des échecs de l’union Européenne, nous pouvons avoir la légitime ambition d’être majoritaires en Europe.

Vous l’avez compris, les élections européennes vont achever la recomposition autour du nouveau clivage nationaux/mondialistes entamée lors de la présidentielle.

Nous engagerons le reste de la séquence électorale en position centrale.

en 2020 aux municipales,

en 2021 aux départementales et au régionales,

Dans cette perspective, nous devons achever notre travail d’implantation.

Et nous imposer non seulement comme la force véritablement d’opposition, mais aussi comme la force d’alternance au gouvernement Macron.

Vous comprenez mieux l’importance de la refondation dont je vous parle :

Le changement de culture interne qui doit nous faire passer d’une culture d’opposition à la culture de gouvernement : cela signifie avoir des projets plus précis, des élus et des cadres formés et aguerris ;

Les alliances aux européennes, aux municipales, aux régionales et départementales qui doivent nous permettre de démultiplier nos succès ;

Le changement de nom qui est indispensable pour marquer ce changement de culture, un changement de nom qui n’est pas un reniement, mais une nouvelle étape que nous ne pouvons esquiver.

Je comprends la nostalgie de nombre d’entre vous.

Je la partage.

Qui plus que moi peut dire qu’il est attaché à notre mouvement.

Mais, mes amis, nous avons un devoir devant l’histoire c’est de mettre nos forces en position de gagner.

Est-il besoin de vous faire un dessin ? Vous le savez comme moi.

Si nous ne gagnons pas, le pays sera submergé et notre peuple disparaîtra par dilution dans le grand maelström mondialiste.

Notre pays sera ruiné et chaque génération vivra moins libre et moins prospère que celle qui la précède.

La victoire ne doit pas être une vue de l’esprit, mais un objectif concret.

La victoire n’est pas une fiction, c’est une obligation, une ardente obligation à laquelle, je vous le dis, nous ne nous déroberons pas.

C’est pourquoi, je vous invite non pas à penser à vous, mais à tous ceux très nombreux qui sont d’accord avec nous, mais qui pour des raisons de tabou moral s’interdisent de nous rejoindre pour ce qui concerne les électeurs ou certains ralliés, et de s’allier avec nous pour ce qui concerne certaines formations ou responsables politiques.

Il est de notre honneur d’agir avec le cœur, il n’est pas inutile d’y joindre la raison.

Cette refondation est historique, mais elle ne doit pas vous étonner.

Elle fait partie du processus que nous avons engagé ensemble dès 2011 ; elle s’inscrit dans la droite ligne du projet que j’ai défendu lorsque vous m’avez fait l’honneur de m’élire à la  présidence du  Front National.

En interne, la refondation signifie une réorganisation des services, un développement de la formation une meilleure coordination des fédérations, une plus grande synergie entre nos groupes d’élus, la mise en place de médias Front national, le lancement de forums thématiques, une production accrue de contenus et notamment la mise en chantier de programmes locaux (municipaux, régionaux ou départementaux), européens ou national très complets etc….

Pour notre fonctionnement interne, le congrès va être l’occasion d’un grand toilettage de nos statuts qui nous permettra de vous donner, à vous, davantage de droit et de possibilité d’expression.

Nous allons pouvoir vous consulter légalement par voie postale ou numérique.

La réforme des statuts aboutira à donner davantage de places dans les instances aux représentants des fédérations.

Tout cela permettra l’émergence de nouveaux talents qui sont si nombreux dans le mouvement, mais trop souvent méconnus.

Davantage d’efficacité, davantage de démocratie, la mise en avant de nouvelles personnalités, nous allons mettre les moyens au service de notre ambition pour la France.

C’est cette ambition qui nous porte, c’est elle qui nous fera triompher des embuches.

Rien ne peut arrêter ceux qui allient l’élan du cœur et de la raison.

Je sais pouvoir compter sur vous.

Vive la refondation !

Vive La France !

Marine Le Pen

20 février 2018

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