Discours de Marine Le Pen à Paris (10 décembre 2015)

Marine Le Pen

Discours

11 décembre 2015

Mesdames, Messieurs, Chers compatriotes,

Dimanche, il s’est passé quelque chose ! Le plafond de verre qui s’était fissuré lors des élections européennes et départementales a très largement cédé.

6 millions de voix dans une élection locale ! Le Front national en tête dans six région et à égalité dans une septième, ce n’était jamais arrivé.

Mes amis je vous demande d’applaudir nos têtes de liste qui ont porté nos couleurs et avec eux tous les militants qui les ont aidés et ont obtenu ce formidable résultat :

Marion, Sophie, Florian, Louis, Nicolas, Gilles, Jacques, Christophe Boudot et Christophe Canioni, Philippe, Pascal, Wallerand ….

« Le choc » que certains médias ont cru entendre et qui a fait les unes de la presse nationale et mondiale était bien celui d’un monde qui commence à vaciller.

Comme en 1989 avec l’effondrement du monde soviétique, nous avons entendu les craquements d’un mur qui se fissure, d’un mur derrière lequel un système archaïque se croyait protégé du monde et du temps, un mur derrière lequel une Caste dirigeante espérait se survivre de génération en génération durant l’éternité.

Bien sûr les observateurs avisés n’avaient pas manqué de remarquer que le système était vermoulu, que comme les villages Potemkine, il ne tenait que sur l’apparence et le mensonge et qu’il ne survivait non par l’enthousiasme du peuple, non par le bonheur qu’il engendrait mais par une peur entretenue du changement.

Dimanche notre peuple, ce peuple que les élites méprisent profondément et ignorent souverainement, ce peuple dont les gouvernants se revendiquent pour faire perdurer leurs privilèges exorbitants, le peuple de France a ébranlé l’oligarchie, ses certitudes, son indifférence, son arrogance.

En quelques heures, le PS a été rayé de la carte dans ses bastions historiques du nord ; la droite a été aspirée dans le sud. :

- Le PS est KO

- L’UMP est groggy

M. Valls que ses fonctions devrait appeler à l’intérêt supérieur de l’Etat dans cette période de menaces terroristes et de chômage de masse, a, depuis des mois, consacré toute son énergie à de basses manœuvres d’appareil et des petites combines électoralistes.

Lorsqu’au lendemain du premier tour, il arrive à la télévision pour expliquer qu’il faut « savoir rester digne dans la défaite et savoir se retirer », on a pu croire un instant qu’il parlait de lui.

Pas du tout, il annonçait le sacrifice de ses amis socialistes de province, un sacrifice que ces partisans de la décentralisation ont décidé de Paris. Nous avons assisté au suicide collectif de la secte de Solférino.

Les équipages PS du nord et du sud ont fait naufrage et nous ont livré une version nouvelle du radeau de la Méduse, vous savez ce fameux tableau de Géricault tiré d’une histoire vraie où des naufragés, pour survivre, se sont livrés au cannibalisme.

En sacrifiant ses amis, M. Valls, matamore de sous-préfecture et accessoirement premier ministre, s’est auto-promu au rang de directeur de campagne de l’UMP ce qui lui permet de survivre, au moins pour un temps, à un échec politique qu’aucun chef de gouvernement avant lui n’avait connu.

M. Sarkozy, quant à lui, qui, comme un joueur de bridge promettait un grand chlem, n’a pas fait un pli.

Il se voit aujourd’hui à la tête d’un parti dont les candidats se gauchisent à vue d’œil et sombrent dans une « bien-pensance » caricaturale que lui continue imperturbablement de dénoncer.

Non sans avoir préalablement reçu une gifle monstrueuse, sommé de se taire par Xavier Bertrand ou de déguerpir par Valérie Pecresse.

Il n’est plus audible même à grand renfort de jeux de mots besogneux. Rien ne dit que son aventure qui devait voir son triomphe, ne scelle pas sa mise à l’écart définitive.

En clair, mes amis, ce soir du 6 décembre, les deux partis l’UMP comme le PS, partis estampillés « de gouvernement » ont donc connu une défaite historique.

Eux qui se croyaient copropriétaires du savoir, de la morale et surtout du pouvoir, ont vu s’enrayer le balancier des fausses alternances : Ump qui succède au Ps, qui lui-même succède à l’Ump, qui succède au PS…

Pour varier la musique et accréditer l’illusion du changement, on se contentait de changer le nom du parti de droite ou de la coalition de gauche.

Dimanche, le peuple a entrepris de faire cesser ce jeu de dupe, à baisser le rideau sur ce théâtre d’ombres, a clairement indiquer que cette triste farce était jouée.

Même s’il reste un second tour et que rien n’est acquis, nous savons que le mouvement de basculement est enclenché, que les coups de boutoir commencent à faire céder la porte du dernier donjon du château.

Les électeurs ont également dit leur préférence pour une nouvelle génération pleine d’enthousiasme, de fraîcheur, de valeurs et d’idées.

Par un vote clair de premier tour, ils ont fait le choix

des convictions,

de la raison dans la gestion,

et surtout de la nation.

De ses valeurs,

La liberté face aux féodalités,

L’égalité face aux privilèges,

La fraternité en faveur des oubliés.

Ainsi, au fil des années, nos compatriotes ont élevé le Front national au rang de première force politique française, lui conférant la lourde responsabilité de jouer un rôle politique historique dans les moments cruciaux que le pays traverse, et dans la tourmente qui s’annonce.

Avec humilité et je l’ai dit avec gravité, nous avons reçu cette marque de confiance comme un insigne honneur, comme une responsabilité qui nous oblige et nous force à être chaque jour meilleurs, chaque jour plus mobilisés, chaque jour plus déterminés.

Nous le disons parce que nous le croyons.

Notre pays peut disparaître, être dilué dans le grand magma des événements et effacer sa trace du grand livre de l’histoire.

De ce point de vue, notre génération, c’est-à-dire tous les Français d’aujourd’hui, portent sur leurs épaules une responsabilité décisive.

Notre rôle, à nous patriotes et militants nationaux, est d’éveiller notre peuple à la vérité, à la lucidité, à l’engagement et à l’action.

Il est de conduire les batailles qui mèneront à la grande alternance, une alternance démocratique qui s’appuiera sur le peuple, une alternance profonde mais qui sera apaisée, une alternance durable car fondée sur des valeurs millénaires qui ont fait la France :

le courage,

le dévouement,

le travail,

la recherche du progrès.

Aujourd’hui, il est de bon ton chez nos politiques inconsistants d’invoquer le « vivre ensemble » comme perspective ultime de tout projet collectif.

C’est là la version de ceux qui n’ont rien d’autres à offrir qu’un alignement de destins individuels ou plus exactement « le vivre ensemble » c’est l’autre nom de la coexistence pacifique de communautés différentes dont on espère que leurs antagonismes n’aboutiront pas au conflit.

Le « vivre ensemble » c’est la tarte à la crème des partisans de la société multiculturelle qui veulent cacher qu’une société multiculturelle tourne généralement à la société multi conflictuelle.

Nous, nous sommes des partisans de la nation, de l’assimilation républicaine qui fait des Français de toutes origines les membres solidaires d’une seule communauté, la communauté nationale.

Mais la République française impose aussi de se plier à la règle commune, à nos coutumes et à nos modes de vie, au respect de nos principes de vie, à l’acceptation de nos valeurs fondatrices.

Or, ce qui apparait comme une évidence chez tout républicain est aux yeux des professeurs de morale contestable voire scandaleux ou même immoral.

Nous, nous refusons de plier devant le politiquement correct s’il est politiquement débile ou suicidaire.

Nous considérons ces principes comme intangibles car ils sont les seuls qui garantissent la concorde et la paix civile à la France, un pays millénaire chargé d’histoire qui doit garder en mémoire les causes de ses conflits ou se condamner à les revivre.

Cela, nous le voulons pas !

On le voit, chers amis, notre combat dépasse les petites politicailleries dans lesquelles nos adversaires ont l’habitude de réduire le débat politique et dont cet entre-deux-tour fournit une triste mais riche illustration.

Il est vrai que si le système ne sait pas faire grand-chose, il est passé maître dans l’art de se maintenir à n’importe quel prix.

Le système, nous le savons, gère mal mais se défend bien.

Dès avant dimanche, les masques étaient tombés. La classe politique affolée d’abord par les sondages puis par les résultats s’est déchaînée et se montre telle qu’elle est.

Chacun peut s’en rendre compte. Les listes nationales sont soumises à un pilonnage médiatique insensé qui est une véritable campagne d’Etat contre les opposants.

Ce pilonnage est orchestré depuis les Palais de la République et servi par les petits lapidateurs du système qui viennent jeter leur petite pierre.

Ils viennent un à un déverser leur bile au nom d’une prétendue morale: ainsi on a vu défiler pêle-mêle,

un auguste représentant du grand patronat,

un CGTiste à l’allure de Péponne,

un millionnaire en kaway expatrié,

un ancien vendeur de petits pois pas très bien conservé,

quelques artistes inconnus trop heureux qu’on cite enfin leur nom,

le directeur d’un journal du nord qui doit s’appeler, si mon souvenir est exact, « la voix de son maître ».

Ce pilonnage est surtout servi par des politiciens aux idées fausses, au regard fuyant, aux méthodes douteuses qui faute de fond, faute de projet, faute de résultats tangibles empilent les promesses plus insensées les unes que les autres, promesses qu’ils savent pertinemment intenables parce que non finançables.

On a vu M. Estrosi, certes habitué des abus de langage, s’affirmé « résistant » alors même qu’il milite dans un parti approuve et organise la submersion migratoire du pays avec les migrants.

Que nos compatriotes de Provence Alpes Côte d’Azur la sachent. Si demain M. Estrosi est président de région il financera avec votre argent les associations qui installent les migrants dans vos villages.

Ces résistants d’opérette, à qui il ne manque que la cape et les collants, n’ont manifestement pas le sens du ridicule qui, il est vrai, n’a jamais tué personne.

Le mensonge, la calomnie, les montages dont la crème de la Caste s’est fait une spécialité, sont, on le voit les procédés usuels de ces gens, de ce système.

Avec le PS et l’UMP, nous avons affaire à deux clans d’une même mafia politique qui s’appelle l’UMPS et avec le changement de nom en les Républicains s’appellent aujourd’hui « L’RPS » et, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je n’en ai pas envie pour la France.

Ils se sont répartis les territoires, se partagent les prébendes, alternent à la direction, se combattent sur l’accessoire mais font bloc quand leurs intérêts sont menacés.

Chaque minute qui passe depuis dimanche témoigne de cette dérive antirépublicaine digne de dictatures bananières ou des régimes à l’agonie.

Depuis dimanche, les vannes sont grandes ouvertes. Nous vivons une sorte de marathon de la diffamation que certaines chaînes d’information continue, relai servile du système, se plaisent à ressasser en boucle.

Les arguments sont tellement ubuesques qu’ils frisent le ridicule.

Tout y passe !

A les entendre, à 40 % des voix, le Front national divise mais à 25 % des voix l’UMP rassemble et à 18 % le PS sauve la République !

Certains suggèrent même que le Front national serait un fléau comparable à Daesch ou au réchauffement climatique.

Attendons-nous à voir Mme Météo nous prédire un tsunami en Alsace si Florian est élu président, ou un ouragan en Provence si Marion gagne la paca.

Je le dis, cette campagne de diffamation d’Etat ordonnée par le premier ministre et diligentée en sous-main par le vice chancelier est indigne d’une démocratie moderne, de surcroit en période de soi-disante unité nationale

Mais il est vrai que les attentats ont été vite oubliés, remisés, pour s’attaquer à des choses plus sérieuses : sauver leurs postes !

Sans peur du ridicule, ils sont prêts à toutes les compromissions, à tous les reniements opportunistes, à tous les revirements : avant le premier tour, ils se positionnent à droite toute avec des déclarations plus provoquantes les unes que les autres.

On les retrouve au lendemain du premier tour plus à gauche que les socialistes.

Les socialistes expliquent au premier tour combien la politique de l’UMP est toxique pour la population jusqu’au dimanche 20 H et n’hésite pas à saborder leurs listes à son profit à 20h30.

Comme le chantait Jacques Dutronc il y a longtemps en raillant cette classe politique, « ils ne savent faire qu’un seul geste c’est retourner leur veste. »

A la fin de l’histoire, rappelez-vous, « la veste craque de tout côté », si on les regarde bien que c’est ce qui est en train d’arriver.

On pouvait croire que c’était une caricature, c’est devant nos yeux une réalité, une triste réalité.

On a vu hier le premier ministre, avec un masque de cire figé par une perpétuelle « indignation », se servir de la tribune que lui offre son poste à des fins de racolage électoral.

Dans une cérémonie sensée célébrer la laïcité, il s’est cru autorisé à lancer un appel quasiment direct aux musulmans à voter contre les listes du premier parti de France.

Quelle étrange conception de la laïcité ?

Mais surtout, M. Valls signe là la posture d’un communautariste qui exhorte à un vote communautaire.

Cela est grave.

En faisant cela c’est lui qui bafoue les principes de la République, c’est lui qui porte atteinte à l’unité nationale en assignant à résidence politique ou élective des citoyens français en fonctions de leur religion.

Nous, nous faisons confiance à nos compatriotes musulmans pour ne pas céder à ces imprécations imbéciles d’un premier ministre aux abois.

Nous leur disons sans ambiguïté que nous les appelons à nos côtés dans le grand mouvement de redressement national qui se forme.

Ils y ont toute leur place. Beaucoup d’ailleurs le savent et nous ont déjà rejoints.

Au chapitre manipulation, que dire de ces sondages totalement improbables qui surgissent et qui, avant l’élection c’est-à-dire avant que le peuple ne se prononce, permettent à la presse de titrer que le front national aurait déjà perdu.

Là aussi, chers amis, ne vous laisser pas abuser par ces méthodes de basse propagande.

Je n’ose à peine citer tant l’écœurement me prend, cette tribune publiée dans le « Nouvel Obs plus » où un certain Thierry Lecoquière présenté comme médecin appelle clairement au viol des femmes qui ont voté Front national.

Honte aux prétendus humanistes qui tolèrent cela par aveuglement politique, honte aux journaux qui publient de telles infamies, honte à ceux qui constatent cela et ne disent rien ! Honte à eux !

Face à ce déferlement classique dans les régimes totalitaires, je vous dis, mes chers compatriotes, n’ayez pas peur !

N’ayez pas peur ! Ne vous laissez pas infantiliser, culpabiliser, manipuler !

Ne doutez pas et ne vous démobilisez pas!

Le soleil du renouveau se lève !

Nous en avons vu paraitre les premiers rayons ! Dans un avenir qui est maintenant proche, dimanche dans certaines régions et plus tard dans toute la France, le pays en sentira les effets bienfaisants.

Ils ne peuvent rien contre l’instinct de survie d’un peuple, contre sa volonté profonde, contre son aspiration à être lui-même et d’être gouvernés conformément à ses intérêts.

Ils ne peuvent pas contrarier l’âme d’un peuple.

Comme on n’arrête pas la mer avec les bras, on n’arrête pas les cycles historiques.

Nous, nous avons une idée trop haute de la politique et trop de respect pour nos compatriotes pour admettre ces comportements. Ils ne font, mais vous le savez, que renforcer notre détermination.

Quoi, serait-il si inconvenant qu’en démocratie, le premier parti d’un pays ne puisse être justement représenté dans les assemblées nationales ou locales ?

Serait-ce scandaleux qu’un tiers des Français soient considérés comme des sous citoyens privés du choix d’une gestion de leurs affaires locales conforme à leur souhait ?

Nous ne le pensons pas ! Nous n’acceptons pas ce terrorisme intellectuel ! Ils ne nous ferons pas céder !

Nous appelons tous les Français patriotes à être vigilants dans les bureaux de vote dans notre pays où, rappelons-le, le premier ministre vocifère partout qu’il faut TOUT faire pour empêcher nos listes de gagner une région.

Nous n’abdiquerons pas nos droits. Nous les ferons respecter tranquillement sereinement avec la force de ceux qui savent qu’ils se comportent bien.

Nous l’avons toujours dit : nous préférons perdre sur nos idées que d’être élus sur celles des autres.

Nous ne concevons pas la politique comme la conquête de sièges, l’accession à des mandats pour en jouir ;

nous concevons la politique comme un engagement noble qui met en jeu des convictions, des affections et des engagements annoncés et respectés.

Il nous apparait que le respect du peuple appelle un devoir de vérité, vérité dans l’analyse, vérité dans les engagements, vérité dans l’action. Ce devoir de vérité, nous n’y dérogerons pas.

Si nous voulons le pouvoir, ce n’est pas pour nous, ce n’est pas pour en jouir comme ces notables installés du système, ce n’est pas pour le déléguer à d’autres instances comme les rois fainéants qui nous gouvernent, c’est pour le rendre au peuple qui est, dans notre démocratie et à nos yeux, le seul souverain dans notre pays.

Le peuple français doit pouvoir décider en toute clarté, nous dirions aujourd’hui pour être à la mode « en toute transparence ».

Il nous apparait important non de confisquer le pouvoir mais de le partager avec lui, de l’associer, de le porter avec nous dans l’action que nous menons.

Nous le ferons à l’échelon des régions que nos compatriotes feront l’honneur de nous confier, nous le ferons demain, je l’espère, à la tête de l’Etat.

Chacun se rend compte aujourd’hui qu’il n’y a pas de changement de politique et de méthodes sans changement des hommes.

De la même façon, sans volonté, sans vision, sans projet politique construit, il n’y a pas de réformes à espérer et donc de résultats à attendre.

Chacun le comprend, nous ne pouvons plus continuer comme cela. Les pratiques politiques du système, les turpitudes de la caste politique, sont à la fois la marque et la cause du déclin français.

Beaucoup de nos compatriotes se sont réfugiés dans l’abstention par fatalisme devant tant d’inertie, lassés des promesses non tenues, dégoûtés souvent aussi des usages politiques en vigueur.

Ils peuvent aujourd’hui, ils doivent aujourd’hui se dire que le temps du changement tant espéré est venu. Il ne tient qu’à eux de saisir l’occasion. A eux, par leur vote, d’accompagner un vrai changement politique qu’ils ont tant espéré.

Le choix des listes Front national est naturellement le choix d’équipes nouvelles pour conduire les politiques régionales, c’est aussi le soutien à un mouvement politique d’émancipation, de réhabilitation de la politique sans lequel il n’y aura ni projet collectif, ni véritable alternative, ni avenir pour notre pays.

Au fil des élections, nous entrons dans un nouveau cycle de notre histoire politique moderne et ce mouvement et inexorable.

Un ancien monde est en train de disparaitre devant nous !

Un nouveau se profile et nous sommes à l’avant-garde de ce changement, que dis-je de ce changement, de ce bouleversement politique de grande ampleur.

D’un point de vue institutionnel, la France a confirmé dimanche à 20h l’instauration d’un tripartisme politique.

Il n’a pas fallu longtemps pour que, les retraits des listes PS au profit de l’Ump réduisent ce tripartisme à un bipartisme.

Limité officiellement à deux régions, cet effacement de forces politiques redondantes a vocation à s’étendre lorsque le PS ultralibéral d’un Valls et d’un Macron rejoindra l’UMP gauchisant de Juppé dans une coalition que M. Dray a déjà décrit comme « arc en ciel », et à qui j’avais, il y a plusieurs mois, trouvé un nom « le ROM » Rassemblement des Organisations Mondialistes.

Le suicide politique du PS au profit de l’UMP auquel nous avons assisté ne constitue pas une surprise mais plutôt une clarification publique.

Il ne fait que révéler au grand jour une grande tromperie qui explique les fausses alternances de ces trente dernières années entre des forces apparemment concurrentes mais en réalité parfaitement conniventes.

Cette escroquerie politique s’est faite, dans le dos des Français, à leur détriment et pour le plus grand malheur du pays.

Mais surtout, la situation à laquelle nous assistons met en lumière le nouveau clivage politique autour duquel se structure désormais la vie politique française.

Il sépare les mondialistes et les patriotes, entre ceux qui accompagnent voire organisent la disparition de notre nation millénaire et ceux qui travaillent à son renouveau, entre ceux qui se sont résignés à l’effacement et ceux qui se battent, debout sans faillir pour le rayonnement de notre pays.

Ce sera le grand clivage, celui des présidentielles. Il est déjà celui des régionales.

C’est pourquoi, j’appelle tous les électeurs qui se sentent patriotes, quel que soit leur vote de premier tour, à dépasser le clivage droite gauche qui n’a plus de sens et à voter dimanche prochain pour les listes Front national.

Notre projet régional ou plutôt nos projets régionaux car nous sommes respectueux des identités de nos régions, procède de cet esprit.

Je l’ai dit et je le répète quitte à décevoir nos adversaires qui voudraient qu’on ressemble à la caricature qu’ils font de nous.

Nous mettrons en œuvre une alternance apaisée, dans les régions qui nous serons confiées, il n’y aura pas de chasse aux sorcières.

Nous entendons travailler d’abord évidement avec les agents de ces collectivités dont nous connaissons, pour les côtoyer depuis des années dans nos mandats de conseillers régionaux, le professionnalisme et le dévouement au service public.

Parce que nous croyons que nous ne sommes pas propriétaires des charges qui nous sont dévolues, nous entendons travailler avec toutes les collectivités et tous les élus sans distinction.

Le maître mot ne sera pas l’idéologie mais le pragmatisme.

Il ne s’agit pas pour nous de renverser je ne sais quelle table. Ce serait puérile, dérisoire, inutile.

Tranquillement, avec professionnalisme, nous ouvrirons chaque dossier, nous auditerons chaque action régionale, nous mesurerons le bilan coût avantage de chaque politique menée.

Ce n’est qu’à l’issue de ce travail que nous nous déciderons d’arrêter, de réformer de poursuivre ce qui avait été mis en œuvre par nos prédécesseurs.

Nous avons l’immense avantage d’être des gens libres et ceci fait de nous, dans la classe politique, une véritable exception.

Nous devrons notre élection ni à des groupes de pression, ni à des groupe d’intérêts, ni à des féodalités politiques ou syndicales, nous ne la devrons qu’au peuple.

C’est pour nos régions l’assurance que les décisions ne seront dictées que par l’intérêt général c’est-à-dire concrètement l’intérêt régional et, c’est logique pour nous nationaux, par l'intérêt national.

Cette liberté de penser et d’agir en fonction du bien commun c’est la garantie pour tous les citoyens d’un traitement individuel d’une parfaite objectivité.

Nous serons la relation de ceux qui n’en n’ont pas. Il n’y aura ni passe-droit, ni faveur, ni communauté à acheter, ni clientèle à servir, ni réseaux à remercier.

Pour autant, parce que nous savons aussi que nous ne sommes pas propriétaires des mandats que les électeurs nous ont confiés, que vous nous avez confiés, nous tiendrons nos promesses et appliquerons le programme sur lequel nous aurons été élus.

Au-delà de nos projets régionaux respectifs, tous très réfléchis, très solides nous entendons gérer sans jamais perdre le fil rouge de nos valeurs : l’intérêt national, l’intérêt régional, la rigueur de gestion, l’éthique.

Ces grands projets régionaux, nous les mettrons en œuvre avec vous parce que nous croyons dans l’intelligence collective et nous les mettrons en œuvre pour vous parce que le clanisme nous fait horreur.

Dans nos villes, Hénin Beaumont avec Steeve, Beaucaire avec Julien, Fréjus avec David, Villers Cotterêt avec Frank, … l’alternance s’est passée en douceur, les réformes ont été mise en place et les habitants témoignent par leurs votes aux européennes, aux départementales et maintenant aux régionales de leur satisfaction.

Mes amis, ce que craignent nos adversaires ce n’est pas notre échec à la tête des collectivités c’est notre succès, c’est à vrai dire la preuve que leur dernier argument ne tient pas.

Leur argument de la peur, le dernier qui s’est effondré dans nos villes et qu’ils ont si peur de perdre avec notre accès à la tête de nos régions.

Alors mes amis, laissons éructer ce vieux système, regardons devant nous.

Je vous appelle à l’espérance, à une espérance active.

Chaque voix va compter dans le combat fondamental que nous menons pour notre pays, pour notre peuple, pour ses libertés, pour son unité.

Ce combat c’est le combat des générations qui nous ont précédés pour que la France soit celle que nous aimons et qui a fait ce que nous sommes.

C’est aussi le combat pour nos enfants parce que de son issue dépend, nous en avons tous conscience ici, la survie des Français en tant que peuple, fort, fier et libre.

Dimanche, aux urnes citoyens !

Vive la République française

Et

vive la France !

Marine Le Pen

Discours

11 décembre 2015

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