Réforme des institutions : Hollande enclenche la marche arrière !

Louis Aliot

21 février 2013

Tribune de Louis Aliot, Vice-président du Front National

Faute de majorité, François Hollande vient de reculer sur la réforme constitutionnelle. Une nouvelle fois. Une fois de trop ? Aucun des projets de révision constitutionnelle évoqués en début d'année par François Hollande ou dans le rapport Jospin ne verront le jour.

Comme en matière économique ou sociale, le Président sans majorité présidentielle claire ne peut imposer les grandes réformes qui manquent à la France. Tout au plus nous imposera-t-il des réformes idéologiques où la gauche la plus démagogique et la plus électoraliste a pris le pas sur l’intérêt général.

La disjonction des majorités présidentielles et parlementaires se fait jour et s’ancre au cœur de la présidence Hollande. Une majorité présidentielle s’est constituée pour gagner des élections, mais pas pour gouverner la France et décider des grandes réformes nécessaires.

François Hollande a rassemblé autour du seul partage des postes des groupes politiques à la représentativité variable et aux préoccupations contradictoires. Au final, cette majorité composite élue au scrutin majoritaire à deux tours est aussi, sinon plus disparate, que dans un système proportionnel intégral. Dans ce système majoritaire détourné, le partage se fait dans le secret des conciliabules entre partis « confiscateurs » alors que « la proportionnelle rationnalisée », au-delà d’assurer le pluralisme, permettrait de conforter la primauté du statut présidentiel.

Dans ce système majoritaire détourné, le Président est l’otage de sa fausse majorité, il est en cohabitation permanente et n’a qu’une seule arme à sa disposition : le référendum ! Encore faut-il qu’il ait le courage de l’utiliser afin de demander au peuple d’enjamber un Parlement enkysté dans ses privilèges.

Aujourd’hui les Français sont gouvernés par des intérêts particuliers, catégoriels, corporatistes ou politiciens, bien éloignés de la logique de nos institutions. C’est le grand retour des partis et le sabordage de nos institutions. Le pouvoir a déserté la sagesse du peuple pour se réfugier dans les compromissions et les petits arrangements d’une nouvelle partitocratie qui n’agit qu’en fonction de ses intérêts.

Au recul sans panache d’un président impuissant, vient s’ajouter la tartufferie de la fausse opposition UMP. En effet, Christian Jacob, président de groupe à l’Assemblée, a osé déclarer que « La Constitution, moins on y touche, mieux on se porte »…Nous lui rappellerons simplement que la Constitution de 1958 a fait l'objet de vingt-quatre révisions depuis 1958, dont quatorze sous la présidence UMP de Jacques Chirac. Prendre à ce point les Français pour des imbéciles relève de la provocation !

Ce qui a provoqué la chute de la IVème république, impuissance, crise (algérienne hier, économique aujourd’hui) et défiance populaire, provoquera la chute inexorable de la Vème !

Sans le recours du peuple et le référendum, point de salut !

Louis Aliot

21 février 2013

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